Parlez-nous de vos expériences et du chemin qui vous a mené au syndicalisme.
Né à Chilliwack, j'ai grandi dans une famille syndiquée - bien que ce soit un syndicat différent, les cols bleus. Dès mon plus jeune âge, j'ai compris que la solidarité collective constituait un soutien aux travailleurs et travailleuses qui leur permettait de réaliser des choses qu'ils n'auraient pas pu atteindre seul(e)s. En tant que jeune homme travaillant dans une usine de transformation du bois non syndiquée, j'ai acquis une expérience concrète des difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs sans syndicat pour les soutenir - en particulier en termes de sécurité. J'ai été témoin de plusieurs accidents qui ont changé ma vie et qui auraient pu être évités, y compris celui qui m'a coûté la main. Ce malheureux accident m'a permis de changer de voie professionnelle, et j'ai choisi de devenir enseignant.
Au fil de ce parcours, je me suis marié, j'ai eu deux enfants et j'ai travaillé pendant mes études collégiales et universitaires pour compléter ma formation d'enseignant. Après avoir obtenu mon brevet d'enseignement, j'ai travaillé pendant les cinq premières années en Angleterre, où nous avons eu deux autres enfants. Mes expériences d'enseignement en Angleterre n'ont pas été particulièrement agréables, mais elles m'ont donné un précieux aperçu d'un système éducatif très différent. Là-bas, il y avait quatre syndicats de l'éducation différents auxquels les individus pouvaient appartenir, ce qui rendait souvent difficile une entente et une solidarité totales entre collègues, une très bonne leçon à apprendre.
À mon retour en Colombie-Britannique, j'ai été embauché comme enseignant à Chilliwack (où nous avons eu notre dernier enfant), et je savais que je devais m'impliquer dans ma section locale. L'une de mes principales convictions au sujet des syndicats est qu'ils sont notre voix (celle des travailleurs et travailleuses) et que si je voulais être entendu, je devais contribuer. Mon engagement m'a permis d'être élue président de la section locale, poste que j'ai occupé pendant trois ans. Être président de section locale signifiait représenter les membres au niveau provincial et le fait de voir ce travail m'a donné envie de m'impliquer à ce niveau. Je savais qu'il s'agissait d'un engagement important qui toucherait toute ma famille, et ce n'est qu'après de longues discussions avec ma partenaire Holly et nos cinq enfants que j'ai pris la décision de me présenter au Comité exécutif (CE) provincial. J'ai eu la chance de me faire élire, et de continuer à réussir à mesure que j'occupais d'autres postes en tant qu'officier à temps plein (FTTO). Il est difficile de décrire aux autres le mélange de joie, d'humilité et d'obligation que j'ai ressenti lorsque j'ai été élu pour représenter mes collègues de la province. Ce n'est pas quelque chose que j'aurais imaginé dans ma jeunesse et c'est un privilège que je ne prends pas à la légère.
Quelles sont vos priorités en matière de représentation du personnel enseignant pour cette année scolaire ?
Évidemment, comme il s'agit d'une année de négociation, la reconnaissance de la nécessité de meilleures conditions de travail et d'une augmentation salariale qui suit l'indice du coût de la vie est en tête de liste. Cela implique de travailler sans relâche pour s'assurer que le public comprend la charge de travail de plus en plus complexe et difficile du personnel enseignant, l'écart croissant entre le salaire et le coût de la vie dans notre province, et comment ces éléments se combinent pour rendre plus difficile le recrutement et la rétention du personnel enseignant dans le système d'éducation publique.
Il est également important de continuer à défendre les besoins du personnel enseignant en matière de santé et de sécurité alors que le monde se transforme pour cohabiter avec la présence du COVID à long terme. Nous devons nous assurer que nos membres continueront d'être soutenus dans la prise de décisions concernant leurs propres besoins en matière de sécurité sur leur lieu de travail. Le port du masque et d'autres mesures susceptibles de fournir les niveaux de sécurité que les membres souhaitent et/ou dont ils ont besoin doivent être une option soutenue par l'employeur. J'ai hâte de travailler avec Carole Gordon, première vice-présidente, Robin Tosczak, deuxième vice-présidente, et de nombreux autres collègues de la FECB pour faire en sorte que la voix des enseignant(e)s soit entendue.
Avez-vous une mise à jour sur les négociations pour les membres ?
Je recommande vivement aux membres de se rendre sur le site bctf.ca pour consulter les mises à jour qui ont été affichées jusqu'à présent ; nous nous efforçons de fournir régulièrement des informations à jour tout au long de cette ronde afin que les membres soient pleinement informés. Ce que je dirai ici, c'est que si le ton et l'approche de l'employeur ont été beaucoup plus professionnels et ont permis aux négociations de progresser entre les parties avec moins d'acrimonie et d'obstacles inutiles, cela ne signifie pas qu'il a été plus facile d'atteindre nos objectifs. La BC Public School Employers' Association (BCPSEA) reste philosophiquement opposée à une grande partie de ce que nous considérons comme des améliorations à la charge de travail de nos membres, et le montant d'argent que le gouvernement propose à la table pour répondre aux salaires (et aux autres besoins réels des membres) est loin d'être suffisant. Encore une fois, j'encourage les membres à rester connectés et engagés dans les mises à jour afin qu'ils soient prêts à faire entendre leur voix en cas de besoin.
Une dernière remarque pour le personnel enseignant à l’aube d’une nouvelle année scolaire ?
J'espère simplement que les enseignant(e)s trouveront toujours dans leur métier la joie qui les a poussé(e)s à le faire. Les deux dernières années du COVID ont exercé une pression immense sur nous tous, tant sur le plan personnel que professionnel. Dans une année de négociation, qui entraîne de l'incertitude, les enseignant(e)s doivent savoir que ses collègues dans les bureaux locaux et au niveau provincial font de leur mieux pour les soutenir et lutter pour leurs intérêts. La salle de classe et les relations que nous créons avec les élèves que nous formons demeurent les choses qui nous rappellent les raisons pour lesquelles nous effectuons ce travail, et qui nous procurent également l'énergie nécessaire pour continuer à le faire. Prenez ces moments positifs de connexion et d'apprentissage comme ils viennent, et rappelez-vous que chacun(e) d'entre vous contribue à changer des vies pour le mieux.